Makkel's world

8.07.2007

Nouvelles : Au départ, j'avais écrit deux petits bouts de trucs... Etant donné que je savais pas du tout comment terminer l'hitoire de Bob, et que le second, se rapporchant plus de l'exercice de style, n'avait pas tellement de sens à lui tout seul, je les ai regroupés. Je suis pas mécontent du résultat, même si ca part un peu dans tous les sens... J'ai toujours le même problème en ce qui concerne la longueur des phrases, faudrait que je corrige tout ca à l'occasion...


_____________


Le Deal

Les deux hommes se jaugeaient du regard. Se surveillaient presque. Semblant attendre qu'il se passe quelque chose. L'un avait l'air calme et résigné, de celui qui contrôle parfaitement ce qui se passe. L'autre, plus petit, transpirait à grosses gouttes et tripotait nerveusement la poignée d'une mallette qu'il tenait sur ses genoux. Les hommes se faisaient face, séparés par une large table en aluminium simplement éclairés par une lampe de bureau. Le plus calme s'appelait Ruppert Tunkman. Il avait une stature imposante et une peau d'ébène. Il se tenait très droit, de manière à ce que le haut de son visage soit dans l'obscurité. Ses mains immenses étaient posées l'une sur l'autre, dans une attitude parfaitement sereine. Il avait posé ses yeux droit dans ceux de son vis à vis, et ne cillait pas. L'autre s'apellait Bob Still, blond, trappu et nerveux, petit truand qui vivotait d'arnaques à l'assurance, de faux témoignages ou en revendant ce qu'on voulait bien lui confier : drogue, contrefacons... Ajourd'hui il avait une cargaison de diamants d'un un parrain de la mafia à remettre à un autre parrain de la mafia. Il n'en savait pas plus, et cela lui suffisait. Il savait d'expérience qu'il valait mieux n'être au courant de rien dans ce genre de deal. C'était bien plus qu'il n'avait eu à faire dans toute sa vie, et si il réusissait, il passerait au niveau supérieur dans le truandage. Mais pour le moment, il devait attendre que l'argent n'arrive. Le grand noir qui lui faisait face devait être l'homme de main de celui à qui remettre les diamants... Bob se foutait de qui il était en fait, pourvu que cela se termine vite. Les seuls mots qu'ils avaient échangés étaient pour signifier que quelqu'un viendrait bientôt avec l'argent. Il flairait le piège mais il n'avait aucune idée de ce qu'il devrait faire, alors il attendait. Il tenta une plaisanterie pour détendre l'atmosphère, mais le grand noir ne bougea pas. Il continuait de le fixer, ce qui préserva la tenion qui régnait dans la pièce. Putain, on crevait de chaud ici... Il avait dû perdre plus d'eau dans le corps que si il avait couru le marathon de new york. Il se passa une main sur le visage, elle était trempée. Enfin, une autre personne entra. Le nouveau venu portait un sweat dont la capuche était remontée. Il travera la petite cave, posa un sac en papier sur la table et resortit sans un mot. Le grand noir plongea sa main dedans et fit tomber une pile de billets devant lui. Il compta calmement puis les remis dans le sac qu'il fit glisser vers Bob.
-"Trente mille, comme prévu."
Ce dernier enfourna le sac dans sa poche intérieure et posa la malette devant lui. Il crevait d'envie de déguerpir à toutes jambes, mais il fallait faire ca bien. Alors il entrouvrit la malette et la fit tourner face à l'homme, qui n'avait toujours pas bougé. Il y jeta un coup d'oeil et semblait satisfait. Bob était un peu rassuré, mais il ne se sentirait mieux qu'une fois rentré chez lui... Il marcha vers la sortie, et alors qu'il poussa la lourde porte de fer, il tomba nez à nez avec l'homme à la capuche, planté derrière. Tournant la tête, il capta un signe du grand noir à l'adresse de son comparse. Sans réfléchir, le truand se mit à courir, tenant le paquet de billets contre lui. Il avait senti l'arnaque... Il le savait... Ce connard allait tenter de le doubler.

~

Noir...
Je me réveille dans une chambre. Une chambre que je ne connais pas. Où suis-je ? Il fait très sombre, il me semble que la pièce n'est éclairée que par un néon en fin de vie, clignotant par moments, accroché au plafond. Petit à petit, au fur et à mesure que mes yeux s'habituent au manque de lumière, je distingue quelques détails. Le plafond et les murs sont d'un gris sale, nus, sans aucune décoration. Je tente de me relever mais je me recouche aussitôt. Je suis pris de maux de têtes terribles, mille gongs sonnent en même temps dans mon crâne, la pièce entière se met à tourner, à tanguer... Que m'arrive-t-il ? En restant couché et en ne tournant que la tête, je parviens à jeter un coup d'oeil circulaire pour analyser la pièce. Le sol est approximativement de la même couleur que les murs. Il n'y a pour mobilier qu'un simple bureau accompagné d'une chaise en plus du lit où je me trouve. La pièce est très petite, pas plus d'une dizaine de mètres carrés. Une porte me fait face, mais je suis encore trop faible pour sortir d'ici.
Une dizaine de minutes plus tard, les idées se font un peu plus claires dans ma tête. Quels sont les derniers évenements dont je me souvienne ? Je ferme donc les yeux et me concentre... Des images me reviennent par flash, je me revois dans une voiture, roulant à toute allure, je me rappelle
la peur, la douleur à mon bras droit... Que fuyais-je ? Pas moyen de me rappeler quoi que soit d'autre. Je regarde mon bras droit et remarque une fine cicatrice, encore sensible. Les idées s'embrouillent dans ma tête, les souvenirs semblent disparaître au fur et à mesure que je tente de les attraper, comme lorsque au matin, on tente de se rappeler du rêve de la nuit. Je réouvre les yeux et, après avoir déployé un effort surhumain, je parviens à m'asseoir au bord du lit. Je remarque au passage que je ne porte plus mes vêtements habituels mais à la place, une sorte de pyjama en toile grise. Je me lève enfin avec peine et fait quelques pas vers la fenêtre. Dehors, il fait nuit, une nuit sans lune. Je ne peux rien distinguer que mon reflet dans la vitre froide. Je tente de lever le battant pour m'appercevoir que la fenêtre ne peut s'ouvrir. De dépit, je tente donc de détailler mon visage... L'homme qui me fixe dans la vitre semble avoir dans les trente ans, les cheveux blonds et les yeux très pâles. Il a les yeux cernés et le regard vide, comme quelqu'un qui n'aurait pas dormi depuis plusieurs jours. Mais cette homme au visage émacié et aux traits tirés, même si il réveille en moi comme une impression de déjà vu, je ne le reconnais absolument pas. Je sais au fond de mon coeur qu'il s'agit de moi, mais c'est comme si je contemplais le visage d'un anonyme que je croiserais réguliérement en ville. Je m'approche ensuite doucement de la porte et tourne la poignée, sans conviction, mais elle semble fermée. J'ai beau forcer, elle ne veut pas céder.

J'ai la tête qui tourne... je me rasseois donc sur le lit et tente de rassembler mes esprits. J'ai le sentiment d'émerger très lentement d'une épaisse et sombre brume. M'aurais-t-on drogué ? Je tente de me remémorer mes dernières actions, comment ais-je pu me retrouver ici ? Mais pas moyen de me rappeler de mon arrivée en ces lieux étranges. D'ailleurs, pas moyen de me rappeler quoi que ca soit avant mon réveil... Qui je suis ? D'où je viens ? A quoi ressemble ma vie ? Uniquement ces quelques fragments de mémoire, certainement les derniers instants passés hors de cette cellule.
J'ai le sentiment qu'il manque quelque chose, que je devrais avoir un passé, des souvenirs... Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Je ne comprend plus rien... Je ne comprend rien... Je sais qu'il existe un monde au dehors mais je n'ai aucune idée de ce à quoi il ressemble. Où suis-je ? Qui suis-je ? Tout ca me tourne la tête... Soudain, mes paupières se font lourdes. Je ne sens plus mes membres, je suis extrêmement las. Ma vision se trouble, se rétrécit. Un voile d'ombre passe devant mes yeux. Je sens vaguement la sensation du tissu du lit contre ma joue avant de sombrer à nouveau dans un profond sommeil.
...Noir...

~

Il faisait noir... Il ne voyait rien, la ruelle n'était pas éclairée et il y faisait noir comme dans un four. Mais il ne pouvait se permettre de s'arréter. Il courait droit devant lui. Soudain, une détonation retentit derrière lui. Ils lui tiraient dessus ! Carrément... Heureusement, il atteignait la voiture et s'installa au volant avec précipitation. Un second coup de feu au moment où il fermait la portière, suivit d'une douleur fulgurante au bras.
Il mit le contact aussi vite que possible. Il se dirigeait maintenant vers la maison de son employeur, roulant à fond à travers la nuit et la ville. Il avait mal au bras, où une balle était fichée. Il avait peur...
Quelques minutes plus tard, il ralentit un peu, pensant avoir semé ses poursuivants. Il sentit du sang couler le long de sa main. Mais alors qu'il débouchait à un carrefour, un 4x4 noir lancé à pleine vitesse lui rentrait dans la portière droite. Le choc le projetta contre l'autre côté de l'habitacle et il perdit conaissance.
Lorsqu'il revint à lui, il était allongé sur le sol à coté de sa voiture fumante, et le grand noir était penché sur lui. Ce qui l'avait réveillé, il mit quelques instants avant de le réaliser, était l'intense douleur dans le bras. Le grand noir était penché sur lui, un pied posé sur sa blessure sanguinolente... Alors, en se penchant sur lui, le grand noir pris la parole.
-"Si t'avais pas fait ton malin, ca aurait été tout seul... Mais là on va être obligés de te faire mal."
Alors il se releva, et la dernière chose que vit Bob fut la semelle de sa chaussure. Il sentit son nez craquer, et perdit à nouveau conaissance.
...Noir...


...Blanc...
Bob émergea quelques instants... Il était sur un lit d'hôpital, des formes claires couraient en tous sens... Du bleu, du vert, du blanc... beaucoup de blanc... Sa vision était très floue, il n'entendait qu'un bourdonnement incessant. Une voix au loin lui parvint qui parlait de réveil... Ouais il se réveillait, et quoi ? Au fur et à mesure que les sensations revenaient, il souffrait de plus en plus... Il prit conscience qu'il était sur un lit d'hopital. Il baissa les yeux et tout ce blanc laissa place à un rouge nettement plus effrayant. Il reposa sa tête contre l'oreiller et attendit. Il avait mal, au nez, au bras... Il voulait dormir... Il repensa à l'argent, à son employeur... Peu importe.
La voix cria "On est en train de le perdre !" Mais Bob Still s'en foutait déjà.

~

Blanc...
Je me réveille d'un sommeil lourd, avec la sensation d'avoir le corps entier totalement cotonneux. Mon sommeil était si profond que même la maigre lueur de la cellule m'éblouit. J'entend un sifflement strident dans mes oreilles, qui se dissipe peu à peu. Je reprend doucement mes esprits et, au fur et à mesure que mes sens se précisent, quelques flashes me reviennent en mémoire... Une salle éblouissante, des hommes et des femmes en blouse blanche, allongé sur le dos sur un lit dur, la sensation du métal sur la peau, les aiguilles, scalpels et perfusions... Et cette douleur... Tous ces éléments rejaillissent petit à petit, comme un puzzle dont chaque pièce serait un fragment de souvenir et qu'il faudrait que je recompose afin de retrouver la mémoire. Que faire ? Et je ne sais toujours pas qui je suis ni où je me trouve...
Je me lève et commence à arpenter la pièce de long en large, tout en essayant de remettre en ordre les éléments dont je me rappelle, et en tentant de déduire le reste. Soudain, je m'approche de la fenêtre et contemple à nouveau mon reflet dans la vitre. Mon propre visage ne me rappelle toujours rien... Mais il s'agit de moi ! DE MOI !! Comment se fait il que je ne me connaisse pas ? Pourquoi est-ce que je ne me rappelle de rien ?? J'ai envie de crier, de hurler, de frapper !
Il se prit la tête dans les mains et resta ainsi plusieurs heures, tenant de rassembler ses souvenirs.
Soudain, la porte de la pièce s'ouvre dans un bruit métallique. Le couloir est extrêmement éclairé et le contraste lumineux m'éblouit. Je suis obligé de plisser les yeux, je ne vois plus rien. J'ai tout juste le temps d'appercevoir un nombre et des lettres inscrits sur la porte, côté couloir, avant d'être contraint de fermer les yeux. Etait-ce écrit "Bob Still"... ?
...Blanc...




L'amnésique tenta d'entrouvrir les yeux, qui s'habituaient peu à peu à l'éblouissante lumière. L'homme qui se trouvait devant lui avait un visage bienveillant, et paraissait lui même être la source d'une certaine lueur. Il arborait une paire d'ailes immaculées dans son dos. Alors, il prit la parole et dit :
-"Bienvenue. Vous êtes donc mort dans un hopital, des suites d'un accident de voiture et de blessures multiples. Ne vous inquiètez pas, les quelques souvenirs qui vous restent vont bientôt disparaître à leur tour. Si vous voulez bien me suivre, vous allez pouvoir gagner votre nouveau corps."
-"Mon... nouveau corps ?" articula l'autre difficilement.
-"Oui. Vous allez maintenant être réincarné. Ainsi, vous pourrez commencer votre nouvelle vie." Il jeta un coup d'oeil au dossier qu'il tenait dans les mains et ajouta "Tentez d'avoir un meilleur karma cette fois ci..."

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