Makkel's world

1.07.2007

Nouvelles :
Voici une nouvelle que j'ai écrite dans le train et que j'aimerais partager afin d'avoir des opinions extérieures. Je voudrais juste préciser qu'il s'agit là de la première fois que je parviens à finir une nouvelle, je vous demanderais donc de l'indulgence. Merci pour vos critiques, qu'elles soient positives ou négatives, elles sont néamoins toujours constructives.

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Envahisseurs (titre provisoire)

« Soldat Petterson, qu'avez vous vu ? Comment se présente la configuration du terrain ? » demanda le Colonel lorsque l'éclaireur se présenta à lui, de retour de sa mission de repérage en territoire ennemi.

- « Plutot bien pour nous, Colonel. » Répondit Petterson. « Les environs sont, pour la plupart, d'anciennes cultures, de grandes plaines à perte de vue, à part pour une forêt à l'ouest. Il y a bien un camp avancé à quelques kilomètres d'ici, comme nous l'avions prévu. Il semble que ça soit une de leurs unités de production d'énergie. Mais il n'y a que quelques sentinelles, et les effectifs de la base semblent majoritairement composés de l'équipe technique. »

Petterson dressa un rapide plan des environs, ainsi qu'un autre, plus détaillé, de ce qu'il avait pu apercevoir des batiments ennemis. Mais son supérieur paraissait perplexe. « C'est curieux... » Dit il d'un air pensif, plus pour lui même que pour l'éclaireur.

- « Qu'est ce qui est curieux, Colonel ? » Demanda Petterson, levant la tête de son dessin. « Si je peux me permettre... » Ajouta-t-il devant le visage sévère qui lui faisait face.

Mais le colonel se radoucit et répondit, après quelques secondes de réfexion.

- « Qu'ils ne prennent pas plus de précautions... » Puis il se dirigea vers la fenêtre brisée de la chambre où il avait établit son Quartier Général et, regardant les ombres de la nuit prendre place à l'horizon, il ajouta à mi voix : « Je les croyais plus prudents que cela à propos de leurs productions d'énergie. C'est tout de même leurs principale puissance. Leur énergie leur a permi de venir jusqu'ici et d'avoir l'avantage sur nous, ils devraient la protéger non ? Surtout sachant que nous nous trouvons dans les parages... » Après une pause, il ajouta à l'intention du jeune soldat : « Vous pouvez disposer, merci pour vos renseignements. »

- « Bien monsieur. » Répondit-il avant de quitter la maison délabrée.



* *



Petterson descendit dans la rue. Il était éreinté car il revenait tout juste de trois jours de mission. Trois jours durant lesquels il n'avait quasiment pas dormi ni mangé. Trois jours passés à marcher, courir ou ramper selon les circonstances. Trois jours où la peur de l'ennemi était omniprésente à son esprit. Mais malgré sa grande fatigue physique, il se sentait mentalement incapable de dormir tant l'adrénaline courait dans ses veines, préssentant les combats imminents. Il déambula donc dans les rue de la ville, sans but. C'était une cité ennemie, qui avait récemment été le cadre de combats sans merci. Les murs en portaient d'ailleurs encore les cicatrices par endroits, les balles et le sang ayant laissé leurs empreintes. Petterson se souvenait encore des combats, des tirs et des cris. Après une victoire, son unité avait établi un poste avancé dans cette ville, les soldats s'installant dans les maisons qui tenaient encore debout pour y trouver un confort relatif, toujours plus agréable que ce qu'ils avaient connu jusqu'à maintenant, dans les camps de tentes dressés en plein air en quelques heures et disparus le lendemain matin, tels des champignons qui naissent avec l'humidité du soir et disparaissent dès les premiers rayons du soleil.

Après avoir déambulé dans les rues de la ville, le jeune homme sentit la fatigue le gagner. Il partit donc s'allonger dans un lit, le premier depuis qu'il était parti de chez lui pour livrer cette guerre. A ce moment, il réfléchit. Il repensa à tout ce qui était arrivé ces dernières années. Quinze ans auparavant, en effet, des navettes spatiales étaeint arrivées sur la planète. Alors que les autorités décidèrent d'adopter une attitude pacifique, les nouveaux arrivants débarquèrent des vaisseaux. Ils ressemblaient étrangement aux humains tels qu'on les connait, à quelques détails près. Les humains avaient déjà du mal à admettre qu'il existait bel et bien une forme de vie ailleurs, mais qu'ils soient presque semblables à nous en plus était pour le moins surprenant. Tout cela était très loin de l'idée que se faisaient les différents réalisateurs de cinéma des aliens. Pas de petits hommes verts cette fois ci... Mais, contre toutes attentes, des soldats débarquèrent à leur tour des vaisseaux spatiaux. Des centaines, puis des milliers d'hommes en armes tuèrent tous ceux qui leurs barraient la route. Les autres humains paraissaient totalement dénués de compassion. Ils paraissaient beaucoup plus sauvages que les autochtones et, malgré leur technologie bien plus évoluée, tuaient sans aucun remord. Les habitants d'origine, qu'on appelait déjà les ''Natifs de la planète'' faute de pouvoir se définir particulièrement comme « humain », tentèrent tant bien que mal d'organiser une résistance mais les autres humains, ceux de l'espace, les ayant pris par surprise, et les différentes nations d'origine étant incapables de s'entendre entre elles, ils fut bientot trop tard pour se défendre convenablement. Les nouveaux arrivants conquirent ainsi les trois quarts de la planète et commencèrent à en piller les ressources. Mais certains des Natifs parvinrent à gagner un lieu encore libre, et dont le réseau de grottes rendait la défence aisée. Ils fondèrent ainsi une nation, le dernier bastion libre des Natifs, qui résista aux colons grâca à l'unité de plusieurs centaines d'individus, et aux armes qu'ils avaient pu sauver. Puis, treize ans après ces évenements, après une préparation de longue haleine, les natifs partirent à la reconquête de leurs terres sous une seule bannière, avec l'intention de renvoyer l'ennemi d'où il venait. C'est donc ainsi que, six ans plus tot, Petterson s'était engagé dans l'armée afin d'avoir la possiblité de contempler à nouveau les terres où il était né. En raison de sa petite taille, de sa vivacité et de sa mémoire, il fut tout naturellement muté au poste d'éclaireur. L'armée Native avait donc déjà repris environ un tiers de la planète par la force des armes, mais les autorités des envahisseurs étaient déjà bien implantées et, l'effet de surprise passé, leurs défenses se faisaient de plus en plus efficaces et les forces des Natifs progressaient de plus en plus lentement. L'heure était désormais aux raids bien organisés, menés par de petites factions mobiles, pouvant fuir facilement en cas de problèmes. L'armée des envahisseurs était bien plus puissante que celle des Natifs. Mais l'inconvénient d'une puissance, c'est qu'elle est immense et lourde, elle ne peut donc voir si il y a des espions en son sein. Ainsi, plutot qu'un choc frontal, dont l'issue n'aurait été d'aucune surprise, la stratégie consistait à ce qu'un petit groupe d'espions s'infiltrent, puis qu'ils ouvrent la porte des cités depuis l'interieur même, gênant ensuite la riposte, les soldats ennemis ne pouvant tirer en pleine ville. Les arcs et les épées des Natifs, moins risqués pour les éventuels civils présents, faisaient ainsi des ravages dans les rangs des ennemis hésitants. La population Native, présente dans les cités à l'état d'esclaves, se ralliaient à leurs frères de sang, et le territoire était ainsi rendu petit à petit aux humains qui y avaient vécu auparavent.



* *



Le lendemain, Petterson se leva, sachant que lui et son unité devraient prendre la route dans la journée afin d'aller prendre une place stratégique. Habituellement, une centrale énergétique de si petite taille n'aurait nécessité qu'une attaque bien menée. Mais quand le Colonel réunit ses troupes, ce fut pour leur faire part de ses doutes à propos des défenses si peu conséquentes de la base. Il proposa alors d'envoyer un soldat infiltrer le complexe energetique le jour même. En effet, il avait contacté le centre de commandement Natif lui ayant appris que des espions en ville avaient rapporté un fait important: cette centrale devait accueillir le jour même un nouvel ingénieur. Une embuscade fut ainsi tendue au convoi de l'ingénieur, qui fut rapidement remplacé par Petterson, choisi pour ses connaissances de la base acquises durant sa mission et les rudiments du langage des envahisseurs, qu'il avait appris en discutant avec des prisonniers, quelques temps plus tot.

Une fois dans les murs ennemis, il se mit rapidement au travail. Il prenait son rôle très au sérieux, rentrant dans le personnage à la perfection. Il put ainsi se lier rapidement avec les hommes maintenant la centrale ennemie en fonction. Aussitôt qu'il entama la conversation avec eux, il ressentit une étrange tension dans leurs voix, comme si le stress était insoutenable. L'un d'eux, un soldat posté à l'entrée, se confia bientôt au jeune homme, comme si décrire l'angoisse qu'il ressentait le libérait : « Oui, les renforts que l'on attend tardent à arriver. On aurait du recevoir une centaine d'hommes au cas où une attaque aurait lieu. Mais le gouvernement ne nous les a jamais envoyés... Alors forcemment, tout le monde est effrayé ! Surtout avec ce groupe de Natifs installé dans la ville à côté... Tu n'as pas peur toi ? »

Petterson secoua doucement la tête, puis le regarda dans les yeux, lui enjoignant ainsi de continuer à parler. Le soldat regarda alors au loin et dit lentement « La terre me manque... Je veux dire, notre terre ! Surtout là où je vivais... D'où tu viens toi ? »

Le jeune espion se sentit mal à l'aise, ne sachant que répondre et trouvant son interlocuteur de plus en plus... humain. Lui aussi avait des sentiments, une vie, une famille. Et lui avait quitté sa planète pour en conquérir une autre où il ne se sentait nullement chez lui. Petterson réfléchit quelques secondes avant de lui demander « Tu es marié ? »

- « Oui, répondit le soldat, au grand soulagement de l'espion Petterson, J'ai une femme et deux fils qui doivent m'attendre dans notre maison à l'heure qu'il est... Comme ils me manquent ! Je les imagine en train de diner chez nous, ou les enfants rentrant de l'école, ma femme faisant son shopping dans les rues de Paris, c'est là où j'habite ! » ajouta-t-il à l'adresse de Petterson, qui hocha la tête, même si il n'avait aucune idée de ce dont parlait le soldat.

Il était à présent trop plongé dans ses pensées pour répondre... Si il voulait récupérer ses terres, et renvoyer ces envahisseurs d'où ils venaient, il lui fallait prévenir le colonel. Mais si il le faisait, il rendrait une famille orpheline, et certainement bien plus. Le jeune Natif venait de découvrir que, comme lui, les envahisseurs étaient humains. Ces envahisseurs qu'il détestait, qu'il considérait comme des brutes sanguinaires sans remords étaient en fait comme lui, a la fois bons et mauvais, violents et capables d'amour.



* *



Au même moment, dans une autre partie de la galaxie, des centaines de familles Francaises, Britanniques, Allemandes et Américaines se demandaient quand leurs enfants, parents, maris ou femmes rentreraient enfin de cette mission internationale de découverte d'autres planètes habitables.


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